"Le nouvel Observateur”, dans un dossier sur la sexualité des français, me présente comme spécialiste du sex toy! Si “le nouvel Obs” le dit...
Voici un aperçu de cette grande enquête menée pendant plus de six mois en 2006 par deux sociologues et qui a permis, grâce aux 12 364 personnes de 18 à 69 ans interrogées, de lever le voile sur nos pratiques sexuelles et nos représentations amoureuses en 2008…
Les grands bouleversements d’aujourd’hui sont liés à une revendication de plus en plus présente du plaisir, qui se distingue plus facilement des sentiments.
Moins de tabous, moins d’inhibitions, voici les principaux axes d’évolution que nous a révélé l’enquête:
- les femmes se rattrapent
Le rapport des femmes au sexe se rapproche de plus en plus de celui des hommes. « A la fin des années 1950, elles s’initiaient deux ans plus tard que leurs homologues masculins (20,6 ans contre 18,8 ans), l’écart enregistré entre les deux sexes n’est plus aujourd’hui que de quelques mois (17,6 contre 17,2). » Elles attribuent malgré tout majoritairement à leur première fois une dimension sentimentale. Aussi, la part des femmes qui déclarent n’avoir eu qu’un seul partenaire dans leur vie est passée de 68% en 1970 à 34% en 2006. Pour résumer, c’est plus de partenaires, plus tôt, et sans associer forcément les sentiments amoureux. Elles prennent elles aussi les devants et osent faire le premier pas.
- les hommes se rangent?
Paradoxalement, les hommes ne changent pas leurs habitudes, si ce n’est pour les diminuer. De 30 à 49 ans, le nombre de partenaires rencontrés au cours de leur vie est stable: de 12,8 en 1970, ils passent à 12,9 en 2006. Un chiffre assez surprenant, 2 hommes sur 10 n’ont aujourd’hui d’intérêt ni pour le couple ni pour la sexualité entre 18 et 24 ans. Aussi, la proportion d’abstinents est deux fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (6,2% contre 3,5%). Ces chiffres révèleraient t-ils une nouvelle tendance?
- Les pratiques sexuelles évoluent
Pour ce qui est de nos pratiques les plus intimes, on observe une libération des tabous. Ainsi, les rapports bucco-génitaux, entrée dans les mœurs dans les années 1990, est aujourd’hui pratiquée par 2/3 des femmes qui ont, pour 85% d’entre elles, expérimenté le cunnilingus. La pénétration anale s’émancipe elle aussi avec 37% des femmes et 45% d’hommes qui en ont déjà fait l’expérience. Le premier rapport, auquel on préférait dans le temps le plein air, est aujourd’hui pratiqué chez les parents ou dans une chambre prêtée par des copains. Le préservatif y est utilisé par 90% des jeunes la première fois. Enfin, les pratiques sexuelles se familiarisent avec les nouvelles technologies: 10% des femmes, avant réticentes au Minitel rose, sont déjà allés sur des sites de rencontres, pour 13% d’hommes. Un seul point n’a pas changé: la fréquence des rapports. Comme en 1992, les français déclarent avoir en moyenne 9 rapports sexuels par mois, ce qui en satisfait 9 sur 10.
- L’homosexualité
Si 4% des femmes ayant eu des rapports sexuels déclarent en avoir eu avec des femmes alors qu’elles étaient seulement 2,6% en 1992, c’est sans doute dû au fait qu’elles parlent plus facilement de leur attirance pour le même sexe. Chez les hommes les statistiques ne bougent pas, ils restent au pourcentage de 4,1%. Les représentations sociales demeurent cependant difficiles à changer et l’on constate un rejet de l’homosexualité toujours très fort des français, plus encore chez les personnes plus âgées que les jeunes.
- Plus de jeunesse
Qu’ils soient jeunes ou vieux, les français revendiquent le droit au plaisir (et oui, on n’est pas seuls!). Ils ne se différencient plus dans leur rapport à la sexualité si ce n’est sur un point, l’homosexualité, acceptée plus facilement par les jeunes. Qu’ils soient dans un âge un peu plus avancé, ils restent dans un esprit jeune plus longtemps. On voit même apparaître une nouvelle tendance chez les sexagénaires: les sexygénaires, qui voient un nouveau souffle dans leur sexualité. Plus souvent seuls après un divorce, ils redécouvrent les joies et craintes des nouvelles rencontres.
- L’industrie du sexe
Nous voyons maintenant apparaître cette nouvelle libération sexuelle dans l’industrie du sexe. Les films pornographiques sortent les gros budgets tandis que les femmes s’essayent au nouveau fitness tendance: les cours de pole-dancing. Bien sûr, les sex toys sortent de l’ombre pour répondre à la demande croissante des femmes. Peu encore connus en France il y a quinze ans par rapport à nos voisins d’outre-manche, ils deviennent aujourd’hui incontournables. Pour les hommes aussi, qui recherchent de plus en plus le fameux grand Orgasme, sans éjaculation.
Ainsi la France fait face, après l’entrée dans les moeurs des contraceptions il y a 30 ans, à une nouvelle grande libération sexuelle. Les femmes s’émancipent, le sexe se banalise, les pratiques sexuelles se décomplexent: on est bien loin de la représentation sexuelle des générations passées. Le sexe devient plus léger, décomplexé, et la recherche du plaisir prend une place à part entière dans l’épanouissement personnel.
"Enquête sur la sexualité en France", Editions La Découverte, 612 pages, 30 euros.
Tiens, ça me fait penser que j'ai acheté ce nouvel obs mais que je ne l'ai pas encore lu... Merci pour ce petit résumé :-)
Rédigé par : Madison | 13 mars 2008 à 23:25
Très intéressant! Je vais l'étudier de très près…
Rédigé par : nina de zio peppino | 14 mars 2008 à 15:55
plutot positive comme évolution ... continuons comme ça ;-)
Rédigé par : Natacha | 17 mars 2008 à 13:31